Editorials


Olivier FABRE
Président de l’Association Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau en Occitanie

L’Association Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau en Occitanie que je préside au service de nos savoir-faire liés à la Ganterie en Pays de Millau qui fédère les principaux groupements des praticiens liés aux filières agropastorale, connaissances et la transformation des matières naturelles, à la peau et au Gant, porte avec beaucoup de passion et de rigueur cette démarche de reconnaissance qui ne survient qu’une seule fois dans l’histoire de la vie d’un territoire. Je remercie en priorité la Fédération Nationale Ovine, les associations Agno Interpro et APLBR qui regroupent près de 3500 éleveurs et actifs au sein de 1700 exploitations réparties sur notre territoire, le Conseil National du Cuir, la Confédération des Associations Nationales des Tanneurs et Mégissiers de la Communauté Européenne (COTANCE), le Pôle Cuir Aveyron Occitanie.

Nos métiers qui font le rayonnement de la France au sein d’un territoire inédit composé de vastes plateaux calcaires qui servent de pâturages à de nombreux troupeaux d'ovins présents sur le territoire depuis 3 millénaires sont confrontés à la désertification de nos campagnes et du non renouvellement des générations, où l’on confectionne le Gant si intimement lié à l’élevage de la brebis depuis le Moyen âge.

Ce gant que l’on porte encore pour les grandes occasions liées aux cycles de vie, pour la Mode, pour les Arts du Spectacle ou le Cinéma, mais également pour le Sport, qui porte en lui, nous le savons les grandes valeurs universelles de partage et de cohésion sociale. Nous sommes cependant convaincus, malgré la menace qui pèse sur la sauvegarde de nos savoir-faire, avec l’implication de l’ensemble des collectivités, des associations locales et territoriales, l’ensemble de nos partenaires qui nous accompagnent, que ce que nous construisons avec acharnement dans le cadre de la démarche de candidature, sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité ne restera pas vain et porte déjà des fruits.

Je suis la 4 ème génération de l’une des dernières ganteries encore en activité. Je rencontre chaque jour des femmes et des hommes qui œuvrent avec passion mais acharnement à la fois pour protéger, embellir, réparer, sauvegarder sans doute le plus bel outil que la nature ait pu concevoir : la main. Le gant n’est pas un accessoire, il raconte l’histoire d’une vie, d’un territoire, d’un pays.

Je remercie la DRAC Occitanie, le Ministère de la Culture, la Délégation française auprès de l’UNESCO, France PCI pour leur précieux accompagnement.

Olivier FABRE Président de l’Association Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau en Occitanie

Nadia BEDAR
Directrice du Projet de candidature Patrimoine Culturel Immatériel

Il n’est pas rare de constater que nombre de territoires français ont été façonnés par la vie animale, rares cependant sont ceux qui perdurent depuis si longtemps en transmettant des gestes et des pratiques de génération en génération par ses femmes et ses hommes dits « du Pays », malgré l’inexistence de formation formelle.

« Les savoir-faire liés à la Ganterie en Pays de Millau » indissociables dans leur conjugaison depuis les 13 et 14ème siècle, des savoir-faire et pratiques agropastoraux liés à l’élevage ainsi qu’à la transformation des matières naturelles, font partie de cette « espèce » là. Pourquoi ? Peut-être que l’alpha de ces savoir-faire à savoir l’expertise de familles d’éleveurs de brebis lacaune qui évoluent sur le pays de Millau depuis le moyen-âge, ont d’abord eu pour vocations premières de nourrir et de vêtir, ces deux actes essentiels à la préservation de notre humanité.

Deux critères en priorité dans le cadre d’une candidature sur la liste de sauvegarde d’urgence ou la liste représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO sont déterminants, voire éliminatoires : l’un relève de la participation « la plus large possible des « communautés », l’autre de la pertinence des mesures de sauvegarde envisagées.

Nous mettons ainsi depuis quelques années, toute notre imagination, notre persévérance et j’ajouterais notre fougue à la conception des 17 mesures de sauvegarde phares en écho aux 17 ODD et à fédérer l’ensemble des praticien-e-s, des populations, la jeunesse au co-portage et co-partage du projet. Heureuses sont les rencontres que nous organisons dans le cadre de conférences ludoéducatives où il est de de plus en fréquent d’entendre résonner ces paroles d’enfants : « C’est beau ! » ou encore « C’est ce que je voudrai faire plus tard ! ».

C’est ce « plus tard » que nous préparons grâce à l’intuition d’un maitre- gantier Millavois, pour faire que ce laps de temps si fragile, si urgent dans sa nécessité de sauvegarde, ne soit pas une illusion.

Nous remercions également l’ensemble des établissements culturels, des praticiens et praticiennes, des scientifiques, des artistes, des associations qui travaillent à nos côtés ainsi que les structures telles que l’Institut National des Métiers d’Art, le CNAM ou encore le GRETA et le Groupe AD Educations pour leur confiance.

Nadia BEDAR Directrice du Projet de candidature Patrimoine Culturel Immatériel

Franck BOELHY
Président d'Alliance France Cuir

Ancrés à la croisée de savoir-faire artisanaux traditionnels et des dernières innovations industrielles et technologiques, les métiers liés au cuir participent à la création de la mode et du design d’aujourd’hui et de demain, tout en étant à l’origine d’une économie circulaire vertueuse valorisant un sous-produit du secteur agro-alimentaire.

Cependant, il est important de rappeler que la filière est composée à près de 90% de très petites et moyennes entreprises, où les savoir-faire peuvent être particulièrement menacés. C’est notamment le cas à chaque fois qu’une entreprise notamment familiale ne trouve pas de repreneur, qu’elle peine à recruter des jeunes à qui transmettre une technicité qui lui est propre, qu’une activité de niche est délaissée au profit d’une standardisation des procédés.

Le secteur de la ganterie est particulièrement impacté, avec moins d’une dizaine d’entreprises actives en France dont les gestes liés à la fabrication du gant sont menacés. Pour ce secteur en particulier, il n’y a plus aucune formation initiale proposée, excepté l’apprentissage interne qui est souvent coûteux pour de petites structures.

La candidature des savoir-faire liés à la ganterie en Pays de Millau symbolise parfaitement l’engagement de toute la filière cuir et participe concrètement à la valorisation de la chaine de valeur car le cuir, matière séculaire, incarne la richesse d’un territoire et de tout son écosystème. Nous ne pouvons cependant fermer les yeux sur l’urgence liée à la sauvegarde de ce patrimoine qui a fait la fierté et la vie de tout un territoire.

Franck BOELHY

Membre d’honneur De L’association Sauvegarde Du Patrimoine Culturel Immatériel Du Pays De millau En Occitanie - Ancien Ministre De La Coopération Et Ancien Maire De Millau.

Millau, les vallées y conduisent, avec leurs villages riverains des cours d’eau et ceux qui escaladent les pentes jusqu’aux plateaux qui couronnent la ville, a entamée une énième vie, celle de la résurrection.

Pendant plus d’un siècle, ce vaste territoire avait une culture qui lui était propre. Le pastoralisme, première marche d’une merveilleuse ascension vers des matières hors du commun. Des cuirs les plus délicats aux couleurs les plus ensorcelantes par leur éclat ou leur discretion.

Mais il n’y a pas que les animaux, si proche des hommes, qui ont fournis généreusement pour faire ces merveilleux objets que sont les gants et les accessoires qui épousent tout ce que le corps des femmes et des hommes ont de plus précieux.

Au delà des quadrupèdes, il y a les hommes et les femmes de ce territoire ou de parfois plus loin, qui ont transmis leur savoir-faire, leur amour du travail bien fait à une ville et à ses enfants.
Cette candidature « Les savoir-faire liés à la ganterie des femmes et des hommes en Pays de Millau, Occitanie : Élevage pastoral, connaissances et transformation des matières, art de confectionner le gant » si elle est acceptée, sera non seulement une marque de reconnaissance pour ce passé, mais surtout la foi en une résurrection.

Jacques Godfrain - Projet de Candidature au Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau à l'Unesco

Carole DELGA
Présidente de la Région Occitanie

Le projet de candidature « les savoir-faire liés à la Ganterie en Pays de Millau : de l’agropastoralisme, à la connaissance et transformation des matières, à l’art de confectionner le Gant » portée par l’association Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau en Occitanie, entre pleinement dans nos missions et engagements de préservation de nos patrimoines culturels, artisanaux, industriels, environnementaux, et ainsi de sauvegarder tout un pan de notre économie territoriale et nationale, qui concerne nombre de nos éleveurs, nos praticiens liés à la Peau et au Gant et l’ensemble des activités connexes ayant dessinées depuis tant de générations notre territoire Millavois et occitan.

Cette candidature d’envergure que je soutiens fermement offre par ailleurs à notre jeunesse la possibilité d’envisager l’avenir autrement : s’habiller durablement, protéger et réinventer nos métiers menacés de disparition et participer par interaction au développement économique de pays en voie de développement concernés par l’activité agropastorale, aux métiers du cuir et aux autres matières naturelles communes.

Carole DELGA

Emmanuelle GAZEL
Maire de Millau, Présidente de la Communauté de communes Millau Grands Causses, conseillère de la Région Occitanie

En tant que Maire de la cité internationalement identifiée comme « capitale du Gant » en référence à ses artisans qui transmettent au-delà d’un savoir-faire un art de vivre toujours plus respectueux de l’environnement, en tant que conseillère régionale membre des commissions « Education, Orientation et Jeunesse », « Urgence climatique » et « formation professionnelle » je ne peux que saisir l’important et l’urgence de la sauvegarde de nos savoir-faire qui font l’identité de notre territoire à travers cette importante démarche de candidature sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO.

Je tiens à en souligner la pertinence de nos 17 mesures de sauvegarde proposées par l’association Sauvegarde du PCI du Pays de Millau en Occitanie, en résonnance avec les 17 objectifs du Développement Durable telles que le projet d’école Supérieure Européenne des métiers de la Peau et du Gant, l’opération d’économie solidaire « la Main qui Répare », qui a déjà permis le recrutement de personnes isolées ou encore le projet de création d’une première Chaire UNESCO liée bien-être animal qui permettra de valoriser toutes les actions déjà menées de nombreuses années par nos éleveurs et d’envisager le recours au matières naturelles d’une manière toujours plus durable.

Au-delà des retombées légitimes que tout territoire espère dans le cadre d’une démarche de candidature, c’est tout le pays millavois qui se mobilise pour la fois dire merci à ses « anciens » et transmettre le flambeau aux jeunes générations qui se donnent pour mission de réinventer ce patrimoine culturel immatériel précieux et rare, en permanence.

Emmanuelle GAZEL

Arnaud VIALA
Président du Département de l'Aveyron

Tout dans ce travail réveille en moi des tranches de vie très personnelles : fils de paysan, né « au milieu des brebis » dans une famille d’éleveurs d’ovins du bassin de Roquefort, j’ai participé chaque année de mon enfance et de mon adolescence à la tonte des brebis et au ramassage de la précieuse laine, seule mission que l’on confiait alors aux enfants de la maison lors de ces journées festives mais chargées.

Hasard de la vie, notre voisine était gantière et ramenait chez elle, sous nos yeux fascinés, son ouvrage que nous la regardions piquer méticuleusement…

Plus tard, professeur et responsable d’établissement d’enseignement supérieur, je me suis consacré à la transmission des savoirs, non sans écho avec ma trajectoire parallèle d’élu, d’abord local, puis départemental, et national passionné surtout d’aménagement du territoire et de valorisation du lien entre un terroir, les femmes et les hommes, et les produits qu’ils y font naître.

Cette aventure sur la liste du Patrimoine culturel immatériel, c’est celle d’une filière tout entière, qui naît chez l’éleveur, pour se prolonger dans chaque étape de la confection du gant. C’est aussi les barrières culturelles que ce dossier se propose de briser en offrant une fenêtre inédite sur la mise en valeur de l’animal et de ses atouts, au service de la recherche d’une perfection transmise de génération en génération…

Tout dans ce projet rassemble pour être au rendez-vous de l’Histoire, de notre histoire, conscients du legs qu’il nous faut faire aux générations futures.

Arnaud VIALA - Président du Département de l'Aveyron

Alain MARC
Sénateur de l’Aveyron, vice-président du Sénat

Notre territoire du Pays de Millau lié aux métiers de la peau et du gant est une histoire vivante bien que réellement menacée, qui marque l’histoire de nos vies. Si la ganterie qui trouve sa source dès le 13ème siècle sur notre territoire grâce et par la filière agro-pastorale, la musique des machines, le cliquetis des aiguilles, l’odeur des peausseries, sont à la source de nos histoires familiales et celle de ma propre famille. Ma mère, ma grand-mère cousaient des gants. Ma voisine, mon voisin élevaient des brebis.

Cette candidature sur la liste du PCI est un acte de sauvegarde indispensable, essentiel, auquel tous les élu-e-s et nos populations adhèrent et participent. Le degré d’urgence de sauvegarde de la filière rayonnant à l’international est réel.

Alain MARC - Projet de Candidature au Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau à l'Unesco

Jean-Claude ANGLARS
Sénateur de l’Aveyron

La candidature pour la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel en Pays de Millau est un projet patrimonial de territoire qui a tout son sens pour l’Aveyron. Au pays des Grands Causses,
par-delà les paysages façonnés par l’agropastoralisme, l’élevage brebis Lacaune et la renommée de l’AOP Roquefort, s’inscrit un savoir-faire ancestral et si spécifique de transformation de la laine,
des peaux et du cuir, et de confection des gants de Millau. Ce triptyque de l’économie locale biosourcée avant la lettre, hérité de générations de paysans, fileurs, matelassiers, mégissiers, tailleurs,
gantiers… aux gestes experts transmis d’homme à homme, de femme à femme… se maintient par la volonté de passionnés dont nous n’ignorons pas l’équilibre fragile. 

Cette intelligence de la main et son écosystème, nous devons la protéger et la sauvegarder afin de transmettre ce modèle aux générations futures, au service de l’Humanité, comme patrimoine
et comme sujet d’inspiration infini pour vivre et travailler au pays.

Jean-Claude ANGLARS

Stéphane MAZARS
Député de l'Aveyron

Mon attachement au territoire millavois est « viscéral ». Les savoir-faire que nous défendons activement avec le soutien de l’ensemble des élu-e-s et parlementaires concernés, à travers cette candidature sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel, permet à travers les trois pans indissociables de la filière (agro-pastoral, mégisserie-tannerie, confection du gant) de dire merci aux générations passées, mais aussi de transmettre sans trop à rougir de nos manquements, à nos jeunes générations cette richesse fondatrice de leur identité culturelle, sociale, économique, fondatrice de notre pays millavois, mais aussi de soutenir et d’accompagner d’autres territoires menacés par la disparition de ses métiers, de ses savoir-faire, comme cela a pu être le
cas lors de notre 3ème colloque international qui s’est tenu au Mobilier National en présence de Son Excellence l’Ambassadeur de l’Ukraine en France et des ses homologues auprès de l’UNESCO.

Stéphane MAZARS - Projet de Candidature au Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau à l'Unesco

Jean-François ROUSSET
Député de l'Aveyron

Il faut sillonner les drailles, ces parcours autrefois empruntés par les troupeaux en transhumance, en marge des routes, derrière la trace de nos éleveurs dont on imagine l’isolement et le calme. La
place du sauvage et la permanence du lien au vivant. 

La géographie du pastoralisme, c’est aussi la vie de ses Hommes et de ses troupeaux. L’histoire de la ganterie millavoise est le fait d’une agriculture d’élevage et de montagne. C’est une économie de précision, intimement liée à la recherche de valeur ajoutée, nécessaire pour soutenir un développement économique sur un terrain difficile.

C’est pourquoi la reconnaissance de la singularité de ce patrimoine est essentielle. Elle consacre la qualité inimitable d’un produit, la noblesse de sa matière première, mais plus largement la culture et le caractère de ses hommes engagés, depuis de nombreuses années, pour mettre en lumière la splendeur et la richesse de leur terre.

Jean-François ROUSSET - Projet de Candidature au Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau à l'Unesco
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